Denim VS Jean
Ces deux appellations, « jean » et « denim » ont,
dans le langage courant, la même signification.
Historiquement il s’agit de deux tissus différents.
Ce que nous appelons « jean » de nos jours devrait se nommer
« pantalon en denim ».
Au moyen âge, la toile est un mélange de coton avec de la laine ou de la soie, appelée futaine. L’Italie du nord est un grand producteur et en expédie à Londres via son port de Gênes, d’où l’appellation « jean ».
A la fin du 16ème siècle, l’Angleterre organise sa propre production. L’industrie de la toile de jean est à son apogée au 18ème. Initialement uni et teinté à cœur, le tissage sergé évolue avec l’utilisation de fils de coton bleus et écrus au cours du 19ème, appelé denim. Son processus de délavage est progressif, compte tenu de son procédé de teinture qui n’est pas à cœur.
Le denim est la contraction de « de Nîmes », en référence au tissu sergé fabriqué à l’origine dans cette ville, entrelacement d’un fil de trame clair avec un fil de chaîne teint. Les fils de trame sont entrelacés à un angle de 90 degrés avec les fils de chaîne. Le dessin de tissage, autrement appelé armure, est constitué de trois fils de trame se glissant sous un fil de chaîne puis d’un fil de trame passant sur cette même chaîne. Le décalage de ce dessin sur quatre fils conduit à des lignes diagonales visibles caractéristiques du sergé.
Dès l’implantation de l’industrie du coton dans le nord-est des États-Unis, fin du 18ème début 19ème, le jean et le denim font partie des étoffes couramment fabriquées. Ce sont bien deux textiles distincts dont la production s’accroît tout au long du 19ème. Tous deux sont destinés aux vêtements de travail.
La dénomination « jeans », utilisée stricto sensus pour parler d’un pantalon en toile de jean, voit le jour au cours des années 30, avant de s’imposer dans le monde entier, et faire désormais partie du langage courant aux quatre coins du monde.
C’est pendant l’entre-deux-guerres que le denim obtient ses lettres de noblesses, en se substituant peu à peu à la toile de jean, celle-ci étant plus rugueuse et donc moins agréable à porter que le denim. Cependant, le bleu sera majoritairement obtenu avec des teintures synthétiques. Les denims modernes sont colorés de toutes les couleurs même si le bleu et le noir restent des couleurs considérées comme plus classiques.
À l’après-guerre, le denim fait partie des symboles vestimentaires de la contestation par les valeurs de liberté auxquelles il se réfère, notamment celui du mouvement hippie des années 60-70.
Parler de «denim », c’est rendre hommage à cette étoffe miracle. Il est désormais utilisé quotidiennement par une grande partie de la population dans le monde, dans de nombreux vêtements et de nombreux styles. Le denim peut ainsi être très décontracté ou au contraire très chic!
Un peu d’histoire…
Levi Strauss a incontestablement eu un rôle majeur dans l’avènement de la paire de jean en denim :
D’abord fabricant de vêtements de dessus (les « overalls » : des pantalons et salopettes destinés à être enfilés par-dessus les vêtements pour une utilisation essentiellement professionnelle), Levi Strauss va contribuer au formidable essor du pantalon en jean en tant que vêtement de loisirs ; cette utilisation pendant les loisirs appelle à des attentes de confort et vont amener progressivement les fabricants à privilégier le denim au détriment de la toile de jean, et à cette occasion privilégier la légendaire teinte bleue indigo.
Il était une fois un immigré autrichien connu sous le nom de Levi Strauss. Il vendait des toiles de tentes et des bâches à San Francisco en 1853. De nombreux migrants débarquent alors aux Etats-Unis afin d’y chercher de l’or.
Un jour, un de ces mineurs de la ruée vers l’or rencontre Levi Strauss et lui demande de réaliser un pantalon ultra-résistant, facile d’entretien. Levi Strauss commence par confectionner une salopette à partir d’une toile de tente couleur marron, ce qui lui permet de connaitre un vif succès auprès de cette communauté des chercheurs d’or. Vers 1860, Levi Strauss découvre la toile sergée de Nîmes, fabriquée dans le sud de la France – qui deviendra par la suite l’authentique toile denim. La même année, Levi crée sa société Levi Strauss & Co.
La toile denim est aussi résistante que celle des tentes, mais la couleur est beaucoup plus jolie. En effet, le Serge de Nîmes était à la base un tissu en mélange de laine et de soie, commercialisé par la Famille André. La couleur bleu du fil de chaîne provenait d’une teinture appelée blu di genova (bleu de Gênes) d’où le nom de blue jeans. Ce bleu était obtenu de manière naturelle, grâce à deux plantes, l’indigotier ou le pastel des teinturiers.
En 1870, un autre inventeur, Jacob W Davis, a l’idée de renforcer la solidité des poches des pantalons par l’utilisation de rivets. Il rencontre Levi Strauss et déposent ensemble un brevet pour l’utilisation de ces rivets. Les jeans Levi Strauss & Co vont ainsi à conquérir le monde du travail américain, les bûcherons, les chercheurs d’or et même les cowboys se l’arrachent.
Le denim est en effet résistant et a de belles capacités d’évolution, d’usure. Dans les années 1930, le bleu du Denim n’est plus obtenu par avec des colorants naturels, les industriels commencent à utiliser des teintures synthétiques. Peu à peu, ce vêtement de travail se démocratise et est porté dans les années 60-70 par les hommes, les femmes puis les enfants de toutes catégories sociales confondues. Vers les années 1980, la mode est au jeans usé, effet obtenu par des lavages à la pierre ponce, par des jets de sable ou par l’action d’enzymes. La pulvérisation du sable à haute pression est dangereuse pour les ouvriers, puisqu’elle libère de la silice cristalline alvéolaire, dont l’inhalation est susceptible de provoquer une maladie pulmonaire.
Source : le blog de Modetic
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